Caïd [= Kingrat (1962)]
James Clavell [Clavell, James]Des milliers de prisonniers pourrissent au milieu de la jungle, livrés dans le camp de Changi aux brutalités des Japonais, à la faim, au désespoir, à la dégradation, à la mort lente… Mais, Changi, c’est aussi une impitoyable école de survie.
Et qui sera le plus capable de survivre, sinon le plus rusé, le plus fort, le plus dénué de préjugés ? Autrement dit celui que l’on appelle le Roi, le « Caïd » du camp, malin comme un singe, cruel comme un rat, et pourtant honnête à sa manière, loyal à sa façon.
Caïd est un roman tantôt hallucinant d’horreur, tantôt débordant d’humour. C’est aussi un témoignage lucide sur la condition de l’homme, de l’homme dépouillé, réduit à sa plus simple expression, et qui, plongé dans l’abjection d’un univers terrifiant d’absurdité, retrouve au fond de l’avilissement le signe même de sa grandeur – l’amitié, la camaraderie, la virilité, l’espérance. Parce qu’il se bat. Parce que, peut-être, ces vertus sont le gage du triomphe de la vie sur la mort.